Si le plaisir de la marche ou du vélo et la soif d’histoire locale vous transportent depuis le bourg, après avoir lu le nom de la rue dite  » Du moulin » à vous aventurer jusqu’à lui, sachez qu’il vous faudra déjà parcourir 2,6 km de distance pour ne rien voir! Pas de moulin ou plutôt plus de moulin! Ce moulin à vent dit de la Lande est tombé en ruines depuis déjà bien longtemps. Il y a quelques années même ses fondations qui étaient encore visibles ont été arrachées jusqu’à la dernière de ses pierres à coup de tractopelle. Plus rien que les petites histoires, le cadastre et les photos pour nous rappeler que ce n’est pas un mirage et qu’il a eu ses heures de gloire.

Durant l’été 2009,  Jean Leclerc de la Violais né en 1923 (décédé le 28 octobre 2009) se souvenait qu’enfant il allait s’amuser au moulin. Voici son témoignage.

« La toiture tournait encore, elle  pivotait grâce à la grande poutre qui était à l’arrière. Il y avait un escalier de pierre à l’intérieur, je l’empruntais pour monter jusqu’en haut, la toiture était je crois faite d’ardoises de bois. Ce qui est sûr, c’est que je ne l’ai jamais vu en activité et qu’à l’époque, dans les années 1930, il était à l’abandon et déjà bien délabré.»

Ce qui semble confirmer les propos de Jean Leclerc c’est qu’à travers les recensements de la population communale, c’est sur celui de 1896 que l’on trouve pour la dernière fois le nom du meunier de ce moulin, il s’appelait François Joly et sa femme Philomène Thierry. Ils étaient alors âgés tous les deux de 45 ans et avaient à l’époque trois garçons, Auguste 14 ans, Jean Baptiste 11 ans et Désiré 9 ans ainsi qu’une certaine Jeanne Joly qualifiée de domestique, âgée de 43 ans elle était sans doute une sœur ou cousine du meunier.

Pour ma part, dans les années 80, mon père Henri Daniel, alors artisan maçon à Saint-Séglin, avait reçu une proposition par courrier pour élaborer un devis de reconstruction du moulin. La photo jointe qui le montrait sous son plus beau profil trompait l’ampleur des travaux. Le possible acquéreur n’avait pas mesuré l’état puisque ne l’ayant vu que sur photo. Quand mon père l’eut au téléphone pour l’encourager à venir voir sur place, ce dernier comprit rapidement après quelques explications qu’il était déjà trop tard pour le sauver de la ruine.

 

Il ne nous reste aujourd’hui qu’un cercle sur le cadastre pour nous situer son emplacement et quelques photos au crépuscule de sa vie de moulin qui font foi de son existence passée. Encore un souvenir, mais en échange une belle promenade sur les petites routes plutôt paisibles de la  Lande de Saint-Séglin !

-Si vous possédez des photos du moulin ou des

anecdotes liées à lui, vous pouvez me contacter.

 

Les ruines en juillet 1988 (Crédit photos : Dominique Berthier)

 

Jean-François Daniel

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